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  • Photo du rédacteurAnne-Gaël Gauducheau

Apres dissipation des brumes matinales…


« Dieu nous rend souvent visite, mais la plupart du temps, nous ne sommes pas chez nous. » Maître Eckhart.


Cette nuit, je n’arrivais pas à dormir, et comme mon chéri est en vacances, j’en ai profité : j’ai regardé des séries toute la nuit.

Ouah ! Grande marée de héros et d’héroïnes, de méchant.e.s, de victimes, de sauveu.r.se.s.

Je suis particulièrement fan des polars : au début y’a des questions (qui-où-quand-comment- pourquoi) et à la fin: les réponses.

Pour quelqu’un qui comme moi chevauche en permanence mille questions sans réponses (La vie ? La mort ? L’amour ? Le monde ? Dieu ? Mon découvert à la banque..) C’est très satisfaisant.


Mais au bout d’une nuit entière, je peux quand même témoigner d’une légère nausée. 😊

Le problème avec ces histoires, c’est qu’elles divisent tout en bien/mal.

Le côté obscur de la force ou le côté lumineux.

Et dans ce monde bi-polaire, divisé, fracturé, on n’a d’autre choix que de se ranger dans l’un ou l’autre camp.


En fait, ces histoires m’ennuient : elles évacuent le mystère, et la beauté d’être chacun.e un monde entier.

Avec les contes de tradition orale (et singulièrement les contes merveilleux), c’est très différent.

Le conte me propose de traverser ma forêt, d’être ce roi qui ne veut pas mourir, cette sœur jalouse, il me permet d’entrevoir -et même d’embrasser- ma belle endormie…Bref : de prendre en charge tous les aspects (lumineux et obscurs) de mon être, plutôt que de les projeter sur d’autres.


C’est une expérience qu’il me propose de vivre.

Un supplément de vie. Une intégration de tout ce qui aurait pu participer à ma vie mais n'en a pas-encore eu la place.

Ecoutant ou racontant un conte, je suis cette vieille puissante et implacable. Je suis cet idiot, ce ravi à qui tout sourit. Cette femme gardienne du feu, ce tailleur imprudent. Les contes me mettent gentiment, devant mon entièreté et ma responsabilité d’être humain.



C’est vrai, c’est un peu gênant de savoir qu'il y a quelque chose en moi qui comprend tout ça : la sauvagerie, l’incestuel, la filouterie, la cruauté, la fainéantise, la forfanterie, la délicatesse, l’or et l’argent, la chevalerie, la beauté sans pareille… Mais c'est comme ça: compris dedans. Ça fait partie de mon package: la lumière et l'ombre, l'ombre et la lumière.


J’aime assez cette phrase, attribuée à Jung : « ce n'est pas en regardant la lumière qu'on devient lumineux, mais en plongeant dans son obscurité. Ce travail est souvent désagréable, donc impopulaire. »


ET en même temps…sur l’aspect désagréable du travail, je ne suis pas totalement d’accord. Je dirais « inconfortable ». Je dirais aussi « bouleversant »., je dirais « plus facile à faire accompagnée que toute seule » Mais, bon dieu qu’c’est bon de ramener tout ce monde à la maison ! Quel cadeau !


Sentiment de profondeur, de plénitude, intégrité et vitalité sont les cadeaux de l’Ombre rencontrée, acceptée, intégrée. Les contes, il me semble, proposent ce chemin avec délicatesse : traverser l’ombre, l’intégrer et réinvestir notre palais tout entier.


Cette nuit, promis, je dors.

"Lundi matin, l’empereur, sa femme et le p’tit prince sont venus chez moi pour me serrer le prince et comme j’étais partie, le p’tit prince a dit : puisque c’est ainsi nous reviendrons mardi.."

 

Pour prolonger :


L'ombre et le mal dans les contes de fées - Marie-Louise von Franz

● A écouter absolument : Paule Latorre raconter « Le secret de Peter Pan ». Et si vous ne pouvez pas vous déplacer, lui demander un extrait sur ou bien acheter son disque !

● A écouter aussi : Evelyne Girardon chanter « Dormez la belle »

● « Sous le soleil exactement », évidemment. Gainsbourg

● On peut aussi écouter cette conférence de Maria Bouanane (démarrer à 11’38)

●Et les podcats de Karine Mazel : "j'suis conteuse"


● Le fameux texte « our deepest fear » de Marianne Williamson (j’ai cru longtemps que c’était un texte de Nelson Mandela).

La part d’ombre du chercheur de lumière, Debbie Ford, J’ai Lu

●I ly avait aussi ce metteur en scène (était-ce Christan Rist ?) dans les années 90, qui faisait jouer un même rôle par plusieurs acteurs en même temps. L’un disait le texte et jouerait sa scène, l’autre n’avait pas la parole, mais son corps, disait autre chose et apportait ainsi une grande profondeur au personnage. Si vous vous souvenez de qui il s’agit je suis preneuse.

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